SAMEDI 3 MAI 2014
L'armée allemande à Slaviansk, pourquoi ?
Depuis le 25 avril, huit inspecteurs militaires sont détenus par des activistes pro-russes à Slaviansk, ville ukrainienne de l'Est. Ce groupe d'inspecteurs est composé de trois officiers de l'armée allemande (Bundeswehr), d'un interprète allemand, ainsi que d'inspecteurs militaires dont un tchèque, un polonais, un danois et un suédois. Le Suédois a depuis été relâché pour raisons de santé.
Les médias allemands ont systématiquement décrit les détenus comme étant des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Ceci est inexact. Le seul lien entre l'OSCE et les détenus est que la présence de ces derniers en Ukraine est justifiée par ce que l'on appelle le Document de Vienne ratifié en 1992 par 57 Etats membres de l'OSCE et qui depuis a été renouvelé à plusieurs reprises.
Mais, les activités de ce groupe en Ukraine n'ont été ni approuvées par l'OSCE ni ne sont contrôlées par l'OSCE. Au lieu de cela, les inspecteurs militaires ont reçu l'ordre d'intervenir en Ukraine de la part du régime de Kiev et sont sous le contrôle direct de leur ministère de la Défense respectif.
Ceci a été confirmé par le chef adjoint du centre de crise de l'OSCE, Claus Neukirch. Il a déclaré que le groupe est impliqué dans une mission bilatérale, dirigée par l'armée à l'invitation du gouvernement ukrainien. De telles inspections peuvent être négociées individuellement entre des Etats-membres de l'OSCE.
Les observateurs militaires détenus, en particulier, n'ont rien à voir avec la mission d'observation de l'OSCE sur laquelle les Etats membres de l'OSCE, y compris la Russie, s'étaient mis d'accord le 21 mars. Cette mission se compose de 500 observateurs civils chargés de suivre durant les six prochains mois la situation en Ukraine et d'en rendre compte directement à l'OSCE. Cependant, jusqu'à ce jour, seul une centaine de membres de ce groupe se trouvent sur le terrain.
Deux objectifs se cachent derrière la confusion qui entoure la mission des détenus de Slaviansk et qui a délibérément été entretenue par la presse allemande. Tout d'abord, leur détention est utilisée pour intensifier la propagande de guerre contre la Russie. En affirmant que des forces pro-russes détiennent une mission d'observation internationale convenue, on allègue que Moscou a violé les accords et les traités internationaux.
De plus, des indications laissent entendre que le Document de Vienne de l'OSCE a été, dans le cas présent, délibérément mal utilisé par les gouvernements de Kiev et de Berlin, ce qui apporte une justification aux accusations des manifestants anti-gouvernement de Slaviansk, disant que le groupe participait à une opération d'espionnage.
Le Document de Vienne est considéré comme une mesure visant à accroître la confiance entre Etats. Il a pour but de donner aux membres de l'OSCE, et notamment aux Etats avoisinants, l'opportunité d'observer les forces armées des autres pays et de réduire ainsi le risque de confrontation militaire. Le document ne permet pas l'observation de forces ennemies dans un conflit interne et sûrement pas lorsque le pays demandeur de la mission est activement impliqué dans le conflit, comme c'est le cas en Ukraine.
Dans une interview accordée le 23 avril à la radio bavaroise, le dirigeant du groupe détenu, le colonel Axel Schneider, a souligné que son groupe voulait simplement se « faire une idée » de l'Etat des « forces armées régulières nationales » en Ukraine, c'est-à-dire son armée officielle. Il a exclu toute observation des insurgés anti-gouvernement : « Nous nous concentrons sur les forces de sécurité en Ukraine. »
Cependant, sur la base de cet argument, il n'est pas possible d'expliquer pourquoi ce groupe s'est alors rendu à Slaviansk qui se trouve aux mains des insurgés et qui est assiégé par l'armée ukrainienne. Il est fort probable que le groupe a été chargé de recueillir des informations sur les insurgés qui sont ciblés par le régime de Kiev, lui-même soutenu par l'Occident.
Même si Schneider disait la vérité cela indiquerait que le rôle joué par le groupe est de superviser la répression qui est organisée par l'armée ukrainienne et dont de nombreuses unités ont refusé de tirer sur les activistes pro-russes en Ukraine orientale. Dans les deux cas, ce qui est dévoilé c'est le rôle joué par les forces allemandes et européennes dans la répression perpétrée par le régime de Kiev. Le colonel Schneider, qui est rattaché au Centre de vérification des forces armée qui est officiellement subordonné au ministère de la Défense, a déclaré dans l'interview avoir coordonné son travail « très étroitement avec le ministère des Affaires étrangères, » qui est dirigé par Franz-Walter Steinmeier qui a joué un rôle clé dans le coup d'Etat en Ukraine et qui soutient totalement le régime de Kiev.
Un grand nombre des détails sur les événements à Slaviansk restent vagues mais une chose est sûre: la Bundeswehr est bien plus active en Ukraine qu'on ne le reconnaît publiquement.
Les médias allemands ont systématiquement décrit les détenus comme étant des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe). Ceci est inexact. Le seul lien entre l'OSCE et les détenus est que la présence de ces derniers en Ukraine est justifiée par ce que l'on appelle le Document de Vienne ratifié en 1992 par 57 Etats membres de l'OSCE et qui depuis a été renouvelé à plusieurs reprises.
Mais, les activités de ce groupe en Ukraine n'ont été ni approuvées par l'OSCE ni ne sont contrôlées par l'OSCE. Au lieu de cela, les inspecteurs militaires ont reçu l'ordre d'intervenir en Ukraine de la part du régime de Kiev et sont sous le contrôle direct de leur ministère de la Défense respectif.
Ceci a été confirmé par le chef adjoint du centre de crise de l'OSCE, Claus Neukirch. Il a déclaré que le groupe est impliqué dans une mission bilatérale, dirigée par l'armée à l'invitation du gouvernement ukrainien. De telles inspections peuvent être négociées individuellement entre des Etats-membres de l'OSCE.
Les observateurs militaires détenus, en particulier, n'ont rien à voir avec la mission d'observation de l'OSCE sur laquelle les Etats membres de l'OSCE, y compris la Russie, s'étaient mis d'accord le 21 mars. Cette mission se compose de 500 observateurs civils chargés de suivre durant les six prochains mois la situation en Ukraine et d'en rendre compte directement à l'OSCE. Cependant, jusqu'à ce jour, seul une centaine de membres de ce groupe se trouvent sur le terrain.
Deux objectifs se cachent derrière la confusion qui entoure la mission des détenus de Slaviansk et qui a délibérément été entretenue par la presse allemande. Tout d'abord, leur détention est utilisée pour intensifier la propagande de guerre contre la Russie. En affirmant que des forces pro-russes détiennent une mission d'observation internationale convenue, on allègue que Moscou a violé les accords et les traités internationaux.
De plus, des indications laissent entendre que le Document de Vienne de l'OSCE a été, dans le cas présent, délibérément mal utilisé par les gouvernements de Kiev et de Berlin, ce qui apporte une justification aux accusations des manifestants anti-gouvernement de Slaviansk, disant que le groupe participait à une opération d'espionnage.
Le Document de Vienne est considéré comme une mesure visant à accroître la confiance entre Etats. Il a pour but de donner aux membres de l'OSCE, et notamment aux Etats avoisinants, l'opportunité d'observer les forces armées des autres pays et de réduire ainsi le risque de confrontation militaire. Le document ne permet pas l'observation de forces ennemies dans un conflit interne et sûrement pas lorsque le pays demandeur de la mission est activement impliqué dans le conflit, comme c'est le cas en Ukraine.
Dans une interview accordée le 23 avril à la radio bavaroise, le dirigeant du groupe détenu, le colonel Axel Schneider, a souligné que son groupe voulait simplement se « faire une idée » de l'Etat des « forces armées régulières nationales » en Ukraine, c'est-à-dire son armée officielle. Il a exclu toute observation des insurgés anti-gouvernement : « Nous nous concentrons sur les forces de sécurité en Ukraine. »
Cependant, sur la base de cet argument, il n'est pas possible d'expliquer pourquoi ce groupe s'est alors rendu à Slaviansk qui se trouve aux mains des insurgés et qui est assiégé par l'armée ukrainienne. Il est fort probable que le groupe a été chargé de recueillir des informations sur les insurgés qui sont ciblés par le régime de Kiev, lui-même soutenu par l'Occident.
Même si Schneider disait la vérité cela indiquerait que le rôle joué par le groupe est de superviser la répression qui est organisée par l'armée ukrainienne et dont de nombreuses unités ont refusé de tirer sur les activistes pro-russes en Ukraine orientale. Dans les deux cas, ce qui est dévoilé c'est le rôle joué par les forces allemandes et européennes dans la répression perpétrée par le régime de Kiev. Le colonel Schneider, qui est rattaché au Centre de vérification des forces armée qui est officiellement subordonné au ministère de la Défense, a déclaré dans l'interview avoir coordonné son travail « très étroitement avec le ministère des Affaires étrangères, » qui est dirigé par Franz-Walter Steinmeier qui a joué un rôle clé dans le coup d'Etat en Ukraine et qui soutient totalement le régime de Kiev.
Un grand nombre des détails sur les événements à Slaviansk restent vagues mais une chose est sûre: la Bundeswehr est bien plus active en Ukraine qu'on ne le reconnaît publiquement.
Mondialisation.ca
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