Translate

lundi 23 novembre 2015

source:http://2012nouvelmorguemondial.over-blog.com/

LES LIENS ENTRE LA FRANCE ET L'ARABIE SAOUDITE MAIS AUSSI LE QATAR SONT SOUS LE FEU DES CRITIQUES DE NOMBREUX POLITIQUES. CES DEUX PAYS SONT ACCUSÉS D'ENTRETENIR DES LIAISONS DANGEREUSES AVEC LE GROUPE ETAT ISLAMIQUE.

Publié le  par 2012
C'était le 5 mai. Air Hollande One atterrit à Riyad (Arabie saoudite). Les portes de l'avion présidentiel ne sont pas encore ouvertes que des officiels saoudiens se pressent pour accueillir François Hollande.
Le moment est historique : le chef de l'Etat est l'invité d'honneur du Conseil de coopération du Golfe (CCG), cette instance qui réunit les monarchies de la zone. Une première qui montre la relation privilégiée entre la France et ce pays. Depuisles attentats du 13 novembre, ces liens sont sous le feu des critiques de nombreux politiques qui accusent l'Arabie saoudite mais aussi le Qatar d'entretenir des relations avec le terrorisme et en particulier le groupe Etat islamique (EI).

« On se fourvoie en pensant qu'ils soutiennent officiellement Daech, tonne une source gouvernementale. C'est une absurdité. On n'a jamais eu le moindre renseignement sérieux en la matière. Qu'il y ait des radicaux dans ces pays qui envoient de l'argent, c'est un fait. Mais les autorités renforcent la lutte contre ces financements. Et puis, il faut arrêter de les mettre tous dans le même panier. »

La dangereuse idéologie des Saoudiens

Bien qu'elle fasse partie de la coalition anti-EI et largue des bombes, l'Arabie saoudite est régulièrement accusée de soutenir les groupes jihadistes. D'abord parce que les islamistes ultraradicaux de Daech sont inspirés par la même idéologie wahhabite que celle du royaume, ce mouvement politico-religieux qui prône une vision très rigoriste et conservatrice de l'islam. « Le royaume défend cet islamisme ultrapuritain dont se nourrit Daech. L'Arabie saoudite est un Daech qui a réussi », assène ainsi l'écrivain algérien Kamel Daoud dans les colonnes du quotidien américain « New York Times ».

Néanmoins, ce n'est pas la seule raison qui explique les accusations de liens sulfureux entre les Saoudiens et l'EI. Aux débuts du soulèvement populaire contre Bachar al-Assad, le pays du roi Salmane a soutenu l'opposition dite modérée. Objectif : aider ces rebelles sunnites à bouter hors du pouvoir le président syrien, alaouite (issu d'une branche minoritaire du chiisme).

Alors que le conflit s'enlisait, une partie de ces groupes aidés financièrement par le royaume se sont radicalisés. Certains font même partie des cibles visées aujourd'hui par la lutte anti-Daech. L'Arabie saoudite, prise à son propre piège, a commencé à être menacée par l'EI sur son sol, dès 2014. Depuis, Riyad s'est mis à combattre cet adversaire qu'il a, d'une certaine manière, contribué à faire naître.

Au Qatar, le casse-tête des dons

Petite presqu'île posée sur l'Arabie saoudite, le Qatar est lui aussi accusé d'entretenir des liaisons dangereuses avec les terroristes de l'EI. C'est pourtant dans cet émirat grand comme l'Ile-de-France que se trouve la base aérienne américaine d'Al-Udeid, où est établie une partie de l'état-major de la coalition anti-EI. Les soupçons sur une bienveillance des 300 000 Qatariens à l'égard des jihadistes trouvent leurs origines dans l'existence de certaines fondations qui effectuent des dons pour financer des groupes terroristes. Une pratique que les autorités de Doha ne cessent de combattre depuis 2013. Le gouvernement de l'émir Al-Thani a ainsi renforcé son arsenal législatif en 2013 pour endiguer le flux de fonds en provenance du Qatar à destination de divers groupes et individus extrémistes.

Dans le viseur : le secteur des oeuvres de bienfaisance. Une campagne en ligne connue pour financer des jihadistes en Syrie a ainsi été stoppée par les autorités. Un Jordanien qui travaillait dans une organisation caritative, soupçonné de financer des terroristes a été expulsé. Des interdictions d'entrée au Qatar ont aussi été émises pour plusieurs personnes soupçonnées d'activités illicites afin de les empêcher de lever des fonds pour financer des groupes terroristes depuis Doha.
Sunnites et chiites

Le chiisme et le sunnisme sont les deux branches principales de l'islam. La scission entre ces deux courants remonte à la mort de Mahomet, en 632, lorsque les partisans du Prophète se déchirent sur sa succession et cherchent à savoir qui sera le plus légitime pour diriger la communauté des croyants. A ce moment, les futurs chiites désignent Ali, gendre et fils spirituel de Mahomet, au nom des liens du sang. Ceux qui deviendront les sunnites (les adeptes de la sunna, les règles de Dieu) désignent Abou Bakr, compagnon fidèle de Mahomet. Concernant la pratique religieuse, les sunnites considèrent qu'il n'y a pas d'intermédiaire entre le croyant et Allah, l'iman ayant un rôle de prédicateur qui commente le Coran. Les chiites en revanche ont un clergé très organisé et l'iman est un guide indispensable. Les sunnites ont toujours été majoritaires. Ils représentent aujourd'hui environ 85 % des musulmans du monde, les chiites n'en représentant que 15 %. Ils sont majoritairement présents en Iran, à Bahreïn, en Irak et au Liban. D'importantes minorités existent au Pakistan, en Inde, au Yémen, en Afghanistan, en Arabie saoudite et au Liban.

Aucun commentaire: