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mercredi 7 novembre 2012

OBAMA REELEGIDO


Obama, anatomie d'une victoire

J’ai eu la chance de suivre les élections Américaines depuis tôt ce matin, et je peut vous dire qu’au début cela a été tendu, certes ces élection dressait la perspective de la peste contre le choléra, avec deux ultra capitaliste en lisse, mais le fait d’imaginer Mitt Romney à la tête d’un des pays les plus puissant du monde avait le mérite de me donner des sueurs froide, vers 4h du matin des swing states son tombé et l’écart s’est creusé en faveur de Barack Obama, Mitt Romney n’as jamais pus a nouveau menacer Obama et ce dernier l’as emporté, Honnêtement il n’est pas parfait loin s'en faut (informations complémentaires), mais je croie que ce matin le monde peut reprendre sa respiration… En attendant le prochain mouvement de pion des mondialiste....
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Barack Obama. (Pablo Martinez Monsivais/AP/SIPA)

BARACK OBAMA A ACCOMPLI UN EXPLOIT QUASI UNIQUE DANS LES ANNALES DE LA GRANDE RÉCESSION : ÊTRE RÉÉLU.

A quoi tient une victoire ? En 2008, on était tenté de répondre : à la magie d'un candidat, à la façon dont il a inspiré, et souvent subjugué, des millions d'Américains. En 2012 ? C'est plutôt la phrase fameuse de Thomas Edison qui vient à l'esprit : "Un pour cent d'inspiration et 99% de transpiration". Ou bien, s'il fallait ne retenir qu'un mot, ce serait : "malgré". Malgré la crise économique la plus violente depuis celle de 1929, malgré un pays toujours en proie à un doute profond, Barack Obama a accompli un exploit quasi unique dans les annales de la Grande récession : être réélu.
Plus personne ne se souvient d'Alf Landon, le républicain écrasé par Roosevelt en 1936, et il est probable que Mitt Romneydeviendra rapidement une virgule insignifiante dans l'histoire du pays. Mais il y a une différence de taille entre les deux élections : FDR avait été réélu à cause du New Deal, tandis qu'Obama a obtenu un second mandat malgré sa réforme historique du système de santé. Une réforme ambitieuse – 45 millions d'Américains en bénéficieront – mais complexe, pleinement effective en 2014 et pour laquelle le président n'a jamais su se transformer en VRP efficace.

RÉUSSIR L'IMPOSSIBLE

Comment, en dépit de tous ces handicaps, Barack Obama a-t-il réussi l'impossible ? D'abord, grâce à sa politique. Obama n'a pas tout réussi, loin de là, mais les chemins de sa victoire sont jalonnés de quelques succès qui ont marqué l'opinion. Le sauvetage de l'industrie automobile. L'assassinat de Ben Laden. La fin de la guerre en Irak. Le bras de fer avec les Républicains sur la dette, dont il est sorti vainqueur à l'été 2011. Sans oublier le formidable coup de main que lui a donné la Cour suprême en validant la réforme de santé : celle-ci n'est guère populaire, on l'a vu, mais l'annulation par la Cour d'une loi sur laquelle il avait misé tout son capital politique aurait été une humiliation irréparable.
En 1992, la reprise de l'économie était arrivée trop tard pour sauver Bush père de la défaite face à Bill Clinton. En 2012, la réalité est plus trouble : Obama enregistre des scores médiocres, dans les sondages, sur sa capacité à redresser l'économie. Il n'a pas réussi grand-chose sur la crise du logement, la dette publique a beaucoup augmenté durant son mandat et, surtout, le chômage reste à un niveau inacceptable, en particulier celui des chômeurs de longue durée. Malgré cela, le plus dur semble passé. Les Américains sentent que la reprise est au coin de la rue : l'indice Gallup de confiance des ménages dans l'économie n'a jamais été aussi élevé depuis 2008. Cela a pesé lourd, le jour de l'élection. De même, l'ouragan Sandy lui a permis d'endosser une image précieuse de "rassembleur-en-chef" à la veille du scrutin, même si, contrairement à la fable que répandent Karl Rove et ses amis, il possédait une avance nette avant l'arrivée de Sandy.

SANS FAUTE ÉLECTORALE

Tout cela n'aurait pas suffi à faire réélire Barack Obama. Sa victoire, il la doit aussi – surtout ? – à ce qui ressemble presque à un sans-faute électoral. La machine qu'il a mise en place dès le lendemain du 4 novembre 2008 l'a porté de bout en bout de cette campagne, un exploit d'autant plus remarquable que la décision de la Cour suprême, en 2010, d'ouvrir en grand les vannes de l'argent privé dans les campagnes, a constitué un cadeau en or massif pour les républicains et leurs riches donateurs.
Après un flottement proche de la panique, l'équipe Obama est parvenue à neutraliser cet avantage, notamment grâce aux petits donateurs, encore très nombreux en 2012. Grâce à un timing judicieux dans l'utilisation des spots télévisés, elle a su définir négativement dès l'été 2012 l'image de Romney dans les Etats-clés. L'organisation sur le terrain, l'utilisation des réseaux sociaux ont été exemplaires. Grâce à une campagne gérée comme une campagne militaire, Obama est même parvenu à effacer l'énorme faux-pas de son premier débat face à Romney.

L'AMÉRIQUE DE DEMAIN

Mais la mécanique électorale n'est pas tout. Le message d'inclusion a porté : là où Romney s'appuyait largement sur la colère de l'Amérique blanche masculine, vieillissante, Obama a su projeter l'image d'un président tolérant, ouvert, moderne, populaire auprès des femmes, des jeunes, des hispaniques, des noirs… Un président qui ressemble davantage à l'Amérique de demain. Sa vraie victoire, elle est là.

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