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lundi 3 novembre 2014

source:http://www.courrierinternational.com/

TUNISIE"BHL, allez-vous-en, et ne revenez plus jamais"

Bernard-Henri Lévy a consacré son déjeuner du samedi 1er novembre à une réunion organisée en Tunisie avec des hommes politiques libyens. Au grand étonnement – et mécontentement – des Tunisiens.
Bernard-Henri Lévy à Jérusalem, le 14 mai 2008 -AFP/Menahem KahanaBernard-Henri Lévy à Jérusalem, le 14 mai 2008 -AFP/Menahem Kahana
"Que vient faire Bernard-Henri Lévy en Tunisie ?" interroge le site tunisien d'information Leaders. La question est sur toutes les lèvres depuis l'arrivée à Tunis, dans la nuit du vendredi 31 octobre, de BHL, pour une visite qui aura duré vingt-quatre heures.Des Tunisiens embarqués à bord du même avion que BHL auraient prévenu leurs compatriotes de cette arrivée. Résultat : quelques dizaines de manifestants se sont mobilisés pour accueillir le philosophe français à l'aéroport avec des pancartes : "BHL, dégage". Toutefois, BHL a pu entrer dans le pays. Et, "selon son amie Liliane Lazar, professeur à la Hofstra University, à Long Island, Bernard-Henri Lévy était à Tunis pour... déjeuner avec des 'amis libyens'", enchaîne Kapitalis.
Liliane Lazar "a publié sur le blog de BHL la photo du fameux déjeuner, à l'hôtel The Residence Tunis, à Gammarth, où l'on voit, aux côtés de M. Lévy, Fadil Lamine, président du Conseil de dialogue national libyen ; Gilles Hertzog, compagnon de tous les combats du philosophe français ; Waheed Burshan, que ce dernier avait rencontré dans le djebel Nefoussa du temps de la révolution libyenne ; et Nouri Cheriou, grande figure des Amazighs libyens", poursuit le site d'information.
Tout cela est louche
Et de s'indigner : "La moindre des politesses (ou des précautions), de la part de M. Lévy, aurait été d'informer les autorités tunisiennes de son arrivée à Tunis, de l'objet de sa visite et de l'identité des personnes qu'il comptait rencontrer, car M. Lévy, grand Narcisse devant l'Eternel, sait que son auguste personne – ex-émissaire en Bosnie, en Afghanistan, au Kurdistan irakien, en Libye... excusez du peu ! – ne saurait passer inaperçue, dans un pays en transition politique, et qui fait face à des menaces terroristes, surtout que le 'philosophe de la guerre' comptait rencontrer des personnes impliquées dans une guerre qui se déroule aux frontières de la Tunisie. Ne pas informer le pays hôte d'une rencontre si importante pouvait susciter des interrogations, voire des suspicions... Et c'est déjà le cas."
Avant de soulever "un autre point important : l'ambassadeur de France à Tunis, François Gouyette, était-il informé de cette visite pour le moins impromptue ?". En tout cas, "Mongi Hamdi, chef de la diplomatie tunisienne, a déclaré que son ministère n'avait pas été informé de cette visite pour le moins bizarre, ajoutant qu'il n'était lui-même absolument pas au courant". D'ailleurs, le gouvernement tunisien a ouvert une enquête sur cette visite. "Tout cela est louche, trop louche, aux regards des Tunisiens, qui ont réussi leur transition démocratique sans aucune ingérence étrangère et sont en passe de réussir leur seconde alternance démocratique en trois ans."
BHL continue ses conspirations
Sur le même ton, Business News souligne : "Les Tunisiens connaissent très bien les ingérences de BHL en Libye et sa participation dans le drame actuel que vivent nos voisins et que sieur BHL appelle 'révolution, démocratie et liberté'. De Tunis, on voit plutôt l'anarchie, l'insécurité et la dictature religieuse en marche accélérée pour ne pas dire le début de guerre civile. BHL poursuit son œuvre et continue ses conspirations avec les Libyens sur la terre tunisienne en pleines élections législatives et présidentielle. Tout cela s'appelle de la conspiration et invite à la suspicion."
La démarche de BHL "ne servira qu'à alimenter la fausse image et les mauvaises analyses qu'a l'intelligentsia française et certains de ses politiques de la Tunisie, de sa révolution, de ses jeunes et de sa toile".
La Tunisie n'est ni la Libye ni la Syrie

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