Translate

mardi 7 juillet 2015

vamos pueblo griego !!

CONTRE-INFORMATION 
SUR LA SITUATION EN GRÈCE
Mercredi 24 juin 2015, 21h30.
LA PRESSION POPULAIRE QUI MONTE EN GRÈCE
S’EST FAIT SENTIR À BRUXELLES : LA TRAHISON DE TSIPRAS,
ANNONCÉE HIER PAR TOUS LES MÉDIAS DOMINANTS,
N’A PAS EU LIEU !
Un vent de protestation, de rumeurs et de lutte commence à souffler partout en Grèce. Les appels à la mobilisation, dont celui de Stathis Kouvelakis (qui l’a fait depuis Londres, en plein mois de juin : petit clin d’œil à l’ami), ont été entendus. Les initiatives spontanées n’ont pas manqué également. Les discussions dans les réseaux politiques ont duré toute la nuit et continuent à l’heure qu’il est. Tout le monde, ou presque, s’en mêle : c’est notre affaire à tou-te-s. Les téléphones chauffent. Les mails fument. Les forums Internet prennent feu. Les manifestations se multiplient. Les actions symboliques aussi. La pression ne cesse plus de monter à Athènes et ailleurs.
Alexis Tsipras était visiblement très fatigué et tendu à son arrivé, aujourd’hui vers midi à Bruxelles. On sait pourquoi.
Les négociations se sont brutalement durcies, d’après les premiers retours qui nous parviennent. Il est à noter que des arguments laissés de côté, hier, ont été utilisés aujourd’hui, provoquant le blocage total de la situation.
Cette réunion préliminaire mais cruciale, avec Junker et Lagarde, qui devait préparer l’Eurogroupe de ce soir avec des propositions communes, s’est terminée sans la trahison annoncée depuis hier par tous les médias dominants. Les charognards de nos aléas, si prompts à distiller la résignation et la soumission, qui se frottaient déjà les mains et avaient mis au frais le champagne, devront encore patienter. L’accord calamiteux qui devait faciliter la réunion de l’Eurogroupe a donc été repoussé. Juncker et Lagarde ont fait grise mine et ont discuté longuement hors micros pendant la pause. Par la suite, l’Eurogroupe s’est réuni et n’a duré qu’une heure. Une heure seulement ! Rien a valider pour l’instant : la situation est belle et bien bloquée, même si les discussions avec les créanciers continuent mollement ce soir.
Pour l’instant, Tsipras n’a pas lâché, contrairement à ce que les vautours annonçaient, mais la révolte continue de gronder au sud-est de l’Europe devant les pièges grossiers qui nous sont tendus et les prochaines épreuves, à commencer par la prochaine réunion de l’Eurogroupe qui aura lieu demain, cette fois à 13 heures.
Désolé les Pujadas, Barbier, Apathie et autres pantins, mais il faudra encore attendre pour sonner le glas du vent de révolte et d’espoir qui souffle en Grèce. Nous sommes debout et nous ne nous laisserons pas faire. Tsipras le sait. Ses interlocuteurs aussi.
CE SOIR, POUR L’INSTANT, C’EST NOUS QUI BUVONS LE RAKI !
A la santé de toutes celles et ceux que nous remercions fraternellement de lutter avec nous !
Yannis Youlountas
PJ : pour fêter ce sursis, ce soir, voici un souvenir en musique, pour ne jamais baisser les bras :
LA CHANSON QUI ME TROTTAIT DANS LA TÊTE
DURANT LE TOURNAGE DE
NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES
ET ME RAPPELAIT LA FORCE DE L’HISTOIRE EN MARCHE.
Quand j’étais enfant, mon grand père crétois, dont je porte le nom et le prénom, me jouait souvent de la lyre et me parlait de NIKOS XILOURIS, un célèbre chanteur et joueur de lyre, né quelques années après lui dans le village voisin, près de Réthymnon. Il me faisait notamment écouter une magnifique chanson à jamais gravée dans ma mémoire et qui m’arrache parfois des larmes, mais des larmes de joie, d’amour et de désir de lutter. Une chanson qui parlait d’esclaves (δούλοι, douli) de l’humain maltraité comme un âne, et de marche persévérante et passionnée vers l’émancipation et l’utopie. Une chanson qui disait que la vie n’a pas de sens si on ne lutte pas, avec d’autres, pour la transformer.
Cette chanson, c’était "La ballade de monsieur Mentiou" d’après un poème de Kostas Varnalis.
Nikos Xilouris chantait avec tout son cœur, en serrant le poing, l’immense désir de révolte et d’émancipation des esclaves. En écoutant bien vous reconnaîtrez la répétition du mot "DOULI" (esclaves) qui vous rappellera l’expression NA MIN ZISOUMÉ SAN DOULI (ne vivons plus comme des esclaves). En plus, sur le disque qui me reste de cette époque, le visage de Nikos Xilouris me rappelle étrangement celui mon grand-père, comme s’il s’agissait d’un testament, d’un épitaphe, d’une recommandation à ne jamais oublier.
Άιντε θύμα άιντε ψώνιο / Bouge toi, victime, nigaud !
άιντε σύμβολο αιώνιο / Bouge toi, symbole éternel !
αν ξυπνήσεις μονομιάς / Si tu t’éveilles une fois pour toutes,
θα ’ρθει ανάποδα ο ντουνιάς / Le vent tournera enfin !
C’est pourquoi, plus efficace que tous les cafés du monde, cette chanson me trottait dans la tête, durant le tournage de NE VIVONS PLUS COMME DES ESCLAVES en 2013, et me rappelait la force de l’histoire en marche : 40 ans exactement après l’insurrection populaire de l’Ecole Polytechnique à Exarcheia, contre la dictature des Colonels en novembre 1973 (les images qui illustrent la chanson, mêlées de portraits de Nikos). L’écho de cette chanson me tenait éveillé 20 heures par jour, faisait palpiter mon cœur et toutes mes veines et me portait littéralement aux côtés de mes compagnons et camarades de lutte. Je ne sentais plus mes jambes, même au soir de journées interminables.
Un souvenir en musique qui nous invite à ne pas, à ne JAMAIS baisser les bras. Car l’Histoire n’est pas écrite d’avance. C’est notre histoire et il nous revient de l’écrire ensemble.
Y.Y.

Aucun commentaire: